Graphique (anglais) : pourcentage de carbone géré par les communautés dans 64 pays, par région
Graphique (anglais) : carbone stocké par rapport aux émissions énergétiques mondiales
Document d’une page : une base de référence mondiale sur le stockage du carbone sur les terres collectives
Vidéo: les peuples autochtones et les communautés locales sont une solution climatique
Reconnaitre les droits fonciers des peuples autochtones et des communautés locales du monde est essentiel pour faire face au changement climatique. Pendant des générations, les communautés ont géré de manière durable de nombreuses forêts et sites riches en diversité, leurs terres ont de multiples avantages, de la séquestration du carbone à la rétention des nutriments. Les terres communautaires stockent plus de carbone, ont une plus grande biodiversité et des taux de déforestation plus faibles que les terres gérées par les particuliers, les gouvernements et les entreprises. Là où les droits sont reconnus, la différence est encore plus grande, et la recherche démontre que la reconnaissance des droits peut avoir un impact presque immédiat sur le climat et la conservation. Pourtant, alors que les peuples autochtones et les communautés locales gèrent directement plus de la moitié des terres du globe, ils n’ont de droits légaux que sur 10% de celles-ci. Cet écart rend les terres communautaires vulnérables face à l’exploitation forestière, minière, agricole ou autre qui accentue le changement climatique.
De nombreux rapports avertissent qu’il reste peu de temps pour atténuer les pires effets du changement climatique. Le monde perd aussi sa biodiversité à un rythme alarmant, ce qui menace l’humanité toute entière. Protéger les forêts en reconnaissant les droits de leurs gardiens est le moyen le plus prometteur dont nous disposons pour parvenir aux objectifs climatiques et de conservation au niveau mondial, et représente la seule solution de grande échelle abordable pouvant être mise en place immédiatement pour protéger à la fois les populations et la planète.
Reconnaitre les droits fonciers des peuples autochtones, des communautés locales et des femmes au sein de ces groupes constitue une solution face au changement climatique.
Les forêts communautaires juridiquement reconnues tendent à stocker plus de carbone et ont des taux de déforestation plus faibles que les forêts non-communautaires, y compris les zones protégées. Des droits communautaires solides pourraient permettre de protéger 27,2 millions d’hectares de la déforestation d’ici 2050. [Source : WRI et RRI – Garantir les droits, combattre le changement climatique]
Exemple : au Brésil, en Amazonie, le taux de déforestation est onze fois plus bas au sein des forêts des peuples autochtones et des communautés. Les forêts communautaires au Brésil stockent aussi 36% de carbone en plus par hectare que les autres forêts. [Source : WRI et RRI – Garantir les droits, combattre le changement climatique]
Trois rapports de l’ONU en 2019 reconnaissent que garantir les droits fonciers des peuples autochtones et des communautés et respecter leurs savoirs traditionnels constituent des solutions face au changement climatique.
Le Rapport spécial du GIEC sur le changement climatique et les terres émergées de 2019 a été le premier rapport du groupe à déclarer que la reconnaissance de la tenure foncière est essentielle aux efforts contre le changement climatique, dont la réduction de la déforestation et l’augmentation du stockage du carbone. Il conclut que « les savoirs autochtones et locaux peuvent jouer un rôle clé dans la compréhension des processus et des impacts climatiques, l’adaptation au changement climatique, la gestion durable des terres dans différents écosystèmes et l’amélioration de la sécurité alimentaire. » [Source : GIEC 2019]
Le rapport de l’IPBES sur la biodiversité estime qu’un million d’espèces sont menacées – et que la reconnaissance des droits fonciers des peuples autochtones et des communautés peut contribuer à arrêter ces pertes dévastatrices. [Source : IPBES 2019]
Le rapport de l’ONU sur les forêts déclare que reconnaitre les droits est non seulement vital pour la protection de la forêt, mais aussi nécessaire pour combattre la pauvreté et assurer la sécurité alimentaire. [Source : Forum 2019 des Nations unies sur les forêts]
Les peuples autochtones et les communautés locales de 42 pays abritant 76% des forêts tropicales mondiales ont publié un communiqué en réponse au rapport du GIEC expliquant que la science confirmait ce qu’ils savaient depuis longtemps. [Source : GIECresponse.org 2019]
Les peuples autochtones et les communautés locales sont les gardiens les plus efficaces de la forêt. Ils investissent beaucoup dans la conservation de leurs forêts – jusqu’à 1,71 milliard de dollars dans les pays en développement. En termes de conservation, ils parviennent à des résultats au moins égaux à ceux des zones protégés avec moins d’un quart de leur budget, faisant de l’investissement dans les communautés le moyen le plus efficace pour protéger les forêts. [Source : Victoria Tauli-Corpuz 2018 (Acculés par les zones protégées)]
Délivrer des titres de propriété sur leurs terres aux peuples autochtones peut avoir des effets immédiats sur le climat : dans la forêt amazonienne péruvienne, la reconnaissance légale des droits des peuples autochtones et des communautés sur les forêts a réduit la déforestation de près de 81% l’année suivante. [Source : Blackman et. al 2017 (Délivrer des titres de propriétés aux communautés autochtones protège la forêt en Amazonie péruvienne)]
Garantir les droits sur les forêts au Brésil et au Guatemala suffirait à empêcher le rejet de 5,4 milliards de tonnes de CO2 sur vingt ans – l’équivalent des émissions d’un milliard de voitures en un an. [Source : WRI 2015 (Les coûts et bénéfices économiques d’une tenure forestière garantie pour les communautés)]
Les droits des femmes des peuples autochtones et des communautés sont particulièrement importants vu l’ampleur de leur rôle dans la gestion et la conservation des terres communautaires, aussi bien en termes de conservation que de réduction de la pauvreté et d’amélioration de la sécurité alimentaire. [Source: RRI 2017 (Pouvoir et Potentiel); GIEC 2019]
Le GIEC conclut qu’il existe « des preuves empiriques solides de liens entre une tenure communautaire sécurisée et des taux de déforestation faibles, en particulier dans les forêts intactes. Il est prouvé que garantir et reconnaitre la tenure pour les communautés autochtones a un très bon rapport coût/efficacité en termes de réduction de la déforestation et d’amélioration de la gestion des terres dans certains contextes. » [Source : GIEC 2019]
Les peuples autochtones et les communautés locales stockent d’énormes quantités de carbone dans leurs forêts. Là où les droits ne sont pas reconnus, ces forêts et le carbone qu’elles contiennent sont menacés.
Les peuples autochtones et les communautés locales gèrent près de 300 milliards de tonnes de carbone dans leurs forêts (au moins 17% du carbone forestier total stocké dans les 64 pays étudiés représentant 69% des forêts au niveau mondial). C’est l’équivalent de 33 fois les émissions énergétiques mondiales de 2017. [Source : RRI, Centre de recherche de Woods Hole, EDF, WRI, Landmark, AMAN, AMPB, COICA, AFPAT et IPACC 2018]
En protégeant leurs forêts, les communautés conservent non seulement le carbone contenu dans les arbres, mais protègent aussi de grandes réserves de carbone contenu dans les sols qui serait rejeté dans l’atmosphère si les forêts recouvrant ces sols étaient détruites. Les sols des forêts contiennent 65% (113,218 Mt) du carbone total se trouvant dans les forêts tropicales gérées par les communautés et près de 90% (105,606 Mt) du carbone total associé aux forêts communautaires non tropicales. [Source : RRI et autres 2018]
En protégeant leurs forêts, les communautés conservent non seulement le carbone contenu dans les arbres, mais protègent aussi de grandes réserves de carbone contenu dans les sols qui serait rejeté dans l’atmosphère si les forêts recouvrant ces sols étaient détruites. Les sols des forêts contiennent 65% (113,218 Mt) du carbone total se trouvant dans les forêts tropicales gérées par les communautés et près de 90% (105,606 Mt) du carbone total associé aux forêts communautaires non tropicales. [Source : RRI et autres 2018]
Le GIEC constate : "Les programmes d'attribution de titres fonciers et de reconnaissance, en particulier ceux qui autorisent et respectent la tenure autocthone et communautaire, peuvent conduire à une meilleure gestion des forêts, y compris pour le stockage du carbone". [Source: RRI et al. 2018]
Les peuples autochtones, les communautés locales et les femmes au sein de ces groupes sont les plus menacés par le changement climatique – et même les efforts pour protéger les forêts peuvent les priver de leurs droits.
Parce qu’ils vivent souvent dans des zones reculées, les peuples autochtones et les communautés locales sont parmi les personnes les plus menacées par les impacts du changement climatique, tels que les catastrophes naturelles et la hausse du niveau de la mer.
Même les efforts en faveur de la conservation et du climat peuvent nuire aux peuples autochtones et aux communautés locales, car leurs terres peuvent être converties en zones protégées sans leur consentement. Les études montrent que les peuples autochtones sont la cible d’importantes violations des droits de l’homme dans les zones protégées. Ils sont souvent traités comme des délinquants plutôt que des partenaires pour la sauvegarde de la forêt parce qu’ils vivent sur leurs propres terres. [Source : Victoria Tauli-Corpuz 2018 (Acculés par les zones protégées)]
La synthèse du Forum de l’ONU sur les forêts explique qu’il est non seulement vital de reconnaitre la tenure pour la protection de la forêt, mais que cela est aussi nécessaire pour assurer la sécurité alimentaire et combattre la pauvreté.
Les moyens de subsistance d’environ 1,3 milliard de personnes dépendent à des degrés divers des forêts, tandis que 300 à 350 millions de personnes dépendent d’elles pour leur quotidien. La garantie des droits de tenure est ainsi essentielle pour « la survie même des communautés forestières. »
Bien que l’on accepte de plus en plus la nécessité d’intégrer les communautés aux solutions climatiques, leurs contributions ne sont pas encore pleinement soutenues par les États.
Les peuples autochtones et les communautés locales détiennent de façon coutumière plus de la moitié des terres du globe, mais n’ont de droits légaux que sur 10% de celles-ci. [Source : RRI 2015 (À qui appartiennent les terres dans le monde ?)]
Les femmes vivant dans les terres communautaires sont particulièrement susceptibles d’avoir des droits insuffisamment protégés, malgré leur rôle important pour nourrir leur famille et pour protéger les ressources dont dépend l’humanité entière. [Source : RRI 2017 (Pouvoir et potentiel)]
Le développement de la reconnaissance des droits fonciers des peuples autochtones et des communautés est un objectif réalisable. La reconnaissance des droits des communautés sur les forêts a augmenté de 40% ces quinze dernières années. Nous pourrions plus que doubler ces progrès si les législations existantes étaient appliquées dans seulement quatre pays (Colombie, Inde, Indonésie, RDC), ce dont bénéficieraient 200 millions de personnes. [Source: RRI 2018 (À la croisée des chemins)]
Au moins 54 pays parmi les 58 étudiés disposent de régimes de tenure communautaire reconnaissant les communautés comme les propriétaires de la forêt, les autres font des progrès en développant les cadres réglementaires et les réformes politiques requis.
39,3 milliards de tonnes de carbone sont stockées sous et sur la terre et dans les sols au sein de forêts légalement détenues ou dédiées aux peuples autochtones et communautés locales. [Source : RRI et autres 2018]
De tous les pays évalués, c’est au Brésil que les forêts détenues par les peuples autochtones et communautés locales stockent la plus grande quantité de carbone.
15 milliards de tonnes de carbone sont stockées sous et sur la terre et dans les sols au sein de forêts légalement détenues ou dédiées aux peuples autochtones et aux communautés locales. [Source: RRI et autres 2018]
9,3 milliards de tonnes de carbone sont stockées sous et sur la terre et dans les sols au sein de forêts légalement détenues ou dédiées aux peuples autochtones et aux communautés locales. [Source: RRI et autres 2018]
2,3 milliards de tonnes de carbone sont stockées sous et sur la terre et dans les sols au sein de forêts détenues collectivement de manière coutumière par les peuples autochtones et les communautés locales sans en avoir une reconnaissance légale. [Source: RRI et autres 2018]
0,07 milliard de tonnes de carbone sont stockées sous et sur la terre et dans les sols au sein de forêts légalement détenues ou dédiées aux peuples autochtones et aux communautés locales. [Source: RRI et autres 2018]
19 milliards de tonnes de carbone sont stockées sous et sur la terre et dans les sols au sein de forêts détenues collectivement de manière coutumière par les peuples autochtones et les communautés locales sans en avoir une reconnaissance légale. [Source: RRI et autres 2018]
De grandes quantités de carbone stocké dans les forêts communautaires de RDC sont insuffisamment ou non documentées car l’étendue des terres détenues par les peuples autochtones et les communautés locales en RDC reste méconnu. [Source: RRI et autres 2018]
0,6 milliard de tonnes de carbone sont stockées sous et sur la terre et dans les sols au sein de forêts légalement détenues ou dédiées aux peuples autochtones et aux communautés locales. [Source: RRI et autres 2018]
0,2 milliard de tonnes de carbone sont stockées sous et sur la terre et dans les sols au sein de forêts légalement détenues ou dédiées aux peuples autochtones et aux communautés locales. [Source: RRI et autres 2018]
0,2 milliard de tonnes de carbone sont stockées sous et sur la terre et dans les sols au sein de forêts légalement détenues ou dédiées aux peuples autochtones et aux communautés locales. [Source: RRI et autres 2018]
7,5 milliards de tonnes de carbone sont stockées sous et sur la terre et dans les sols au sein de forêts détenues collectivement de manière coutumière par les peuples autochtones et les communautés locales sans en avoir une reconnaissance légale. [Source: RRI et autres 2018]
5,4 milliards de tonnes de carbone sont stockées sous et sur la terre et dans les sols au sein de forêts détenues collectivement de manière coutumière par les peuples autochtones et les communautés locales sans en avoir une reconnaissance légale. [Source: RRI et autres 2018]